A l’issue de l’exposition de ses photographies à la maison de la culture de Saint-Etienne, Jean-Louis Schoellkopf collaborera plusieurs années avec le journal Libération, lui permettant ainsi de survivre économiquement. C’est le début de quelques commandes et de petites expositions régionales. En 1986, le FRAC Rhône-Alpes lui achète un ensemble de photographies des séries Joubert et Mineurs. Il obtiendra une bourse de cette même institution pour continuer ses travaux à Saint-Etienne.

Peu après, en 1987-1988, l’école d’architecture de Saint-Etienne lui demande de faire des vues de façades d’immeuble. Il propose à la place de rentrer dans les appartements et de réaliser les portraits des résidents en suivant un protocole strict et en mettant en place une méthode qu’il utilise encore, celle d’organiser les images en séries, voire en séquence, avec titres et numéros d’ordre.

Au début des années 90, tout s’accélère : Jean-Louis Schoellkopf expose à Stuttgart, au Centre régional photographique du Nord-Pas-de-Calais, au Musée d’art contemporain de Los Angeles et à l’Arc à Paris. Ces travaux et ces expositions sont accompagnés de Jean-François Chevrier, directeur du Frac Rhône-Alpes et acheteur des premières œuvres du photographe. Ils partageront des réflexions urbanistiques sur le 13e et le 19e arrondissement de Paris.

Les autres réalisations en matière de photographie et d’urbanisme se feront à Rotterdam en 1993 et à Gènes en 1997. Il s’agira alors de documenter une zone particulière porteuse d’un projet urbanistique.
Il participera également en 1997 à la dixième édition de l’exposition quinquennale d’art contemporain documenta.
Ses séries de portraits de la classe ouvrière se poursuivront tout au long des années 2000 au gré des commandes qu’il recevra. Le photographe travaille en effet à partir de commandes qu’il reçoit, détourne ou s’octroie.

Jean-Louis Schoellkopf participe ainsi à « documenter » les territoires. Des territoires industriels, en état de désindustrialisation ou au contraire, de réhabilitation.
Il s’intéresse aux gens, à leurs activités, à leurs passions.
Il donne un tirage à chaque personne photographiée. Son travail reste ainsi de façon discrète dans le territoire qui l’a suscité.

Il ne choisit pas une photographie pour sa beauté mais pour sa justesse.
Il l’utilise pour comprendre le monde.