Ezio d’Agostino

True Faith

Exposition inédite

08 octobre 05 décembre 2021
Exposition

Commissariat : Anne Lacoste
Production : Institut pour la photographie
Ezio d’Agostino est lauréat de la seconde édition du Programme de soutien à la recherche et à la création « Photographie et culture visuelle des imaginaires » en 2019-2020.
Ce projet a reçu le soutien du Cnap pour la photographie documentaire en 2016. 

Depuis plus d’une dizaine d’années, le photographe italien Ezio d’Agostino questionne la nature documentaire de la photographie. Il s’intéresse plus particulièrement aux capacités du médium à témoigner de phénomènes de société qu’il a vécus au cours de son histoire personnelle. Après 14 644, un travail inspiré par la découverte de la dernière photographie d’un proche qui avait décidé de disparaître de la société, True Faith revient sur son souvenir de la visite du site de l’apparition du visage du Christ sur un olivier en 1987. 

Ce projet, initié en 2014, est l’occasion de retourner sur ses terres natales puisque l’Italie recense les deux tiers des apparitions religieuses dans le monde. La plupart représentent le visage du Christ, de La Vierge et de Padre Pio (1887-1968), un moine italien très populaire depuis une cinquantaine d’années. Ces manifestations ont souvent des conséquences sur la communauté locale, depuis les divisions entre sceptiques et croyants, jusqu’à la création de lieux de pèlerinage qui transforment l’espace public ou privé. 

Ezio d’Agostino a d’abord réalisé une enquête approfondie dans différentes archives afin de dresser une cartographie des apparitions religieuses, et d’évaluer le statut de l’image photographique dans cette documentation. Il s’est ensuite rendu sur les lieux concernés, accompagné de la socio-anthropologue Hélène Jeanmougin, pour recueillir les témoignages oraux des habitants et photographier les différents sites. 

Les qualités descriptives des photographies, par leur composition et leur précision, témoignent des tentatives du photographe à capturer ce phénomène invisible à ses yeux. Il conserve cependant une certaine distance face au sujet photographié afin de produire une image accessible à l’expérience individuelle. Si l’ensemble s’apparente à une série de vues de lieux communs, leur sujet émerge avec vivacité à la lecture des témoignages qui les accompagnent. Présentées sur le support transparent de l’ektachrome, ces images parviennent à rendre compte du caractère insaisissable de cet imaginaire collectif.